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D’où les factions de la résistance palestinienne en Cisjordanie obtiennent-elles leurs armes ?

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Ramallah – Pour le quatrième jour consécutif, l’armée israélienne poursuit son opération militaire dans la ville de Jénine, au nord de la Cisjordanie, marquée par des affrontements et des explosions qui secouent régulièrement la ville et son camp.

Depuis le début de l’opération mercredi dernier, des ailes militaires de factions palestiniennes ont revendiqué avoir fait exploser des engins piégés contre des véhicules et équipements de l’armée israélienne, provoquant des dommages matériels et des blessures parmi les soldats, selon des communiqués militaires.

Face à l’incapacité d’Israël à remporter cette bataille dans le nord de la Cisjordanie et aux embuscades tendues par les factions armées, la question récurrente se pose : comment les combattants palestiniens se procurent-ils leurs armes et équipements ? Comment fabriquent-ils leurs engins explosifs ?

Diverses sources

La Cisjordanie vit sous le joug de mesures sécuritaires et militaires strictes, avec une domination israélienne totale sur les points d’entrée et de sortie, en plus de plus de 700 checkpoints répartis sur tout le territoire.

Les ailes militaires des factions palestiniennes ne divulguent jamais leurs sources d’armement et leurs méthodes de fabrication des explosifs. Toutefois, en se basant sur ce qui est rapporté par les médias israéliens, les déclarations de l’armée d’occupation et les analyses d’experts, on peut obtenir une vision plus claire de la situation.

Le général à la retraite Youssef Al-Sharqawi souligne que « l’occupation est le principal moteur de la formation des brigades armées et de la résistance, car il n’y a pas d’occupation sans résistance. »

Origine des armes

Selon Al-Sharqawi, « le marché des armes en Cisjordanie est ouvert, et il s’agit majoritairement d’un marché israélien. Le commerce d’armes et le monde souterrain en Israël constituent une source essentielle pour les armes disponibles en Cisjordanie, qui parviennent ensuite aux clans et factions palestiniens. »

Avec 76 ans d’expérience depuis la Nakba et 56 ans depuis l’occupation de la Cisjordanie, les factions palestiniennes ont développé des compétences leur permettant de se préparer et de s’équiper sans révéler leurs sources. Concernant les explosifs, Al-Sharqawi note qu’Israël a lui-même reconnu que « les matières premières nécessaires sont disponibles sur le marché, et les méthodes pour les préparer sont accessibles en ligne. »

Des annonces israéliennes antérieures mentionnent également la confiscation d’engrais et de produits agricoles, accusant ces derniers d’être des matières premières pour la fabrication d’explosifs.

Les défis israéliens

Malgré ses efforts, Israël continue d’échouer à éradiquer la résistance en Cisjordanie. Selon l’expert militaire et spécialiste des affaires israéliennes Omar Jaara, les capacités des brigades armées en Cisjordanie sont inférieures à celles de Gaza, où les groupes armés disposent de tunnels, de missiles et d’une formation plus poussée.

Israël exagère souvent la situation en Cisjordanie en prétendant que des roquettes capables d’atteindre les frontières de 1948 y sont fabriquées. Jaara qualifie ces déclarations de « fabrications et de propagande médiatique israélienne ».

Moyens de résistance

Jaara rappelle que, dans l’histoire des peuples, aucune nation sous occupation n’a jamais cessé de résister. « Qu’il s’agisse des intifadas de la pierre, des véhicules-béliers, des attaques au couteau ou même des feux d’artifice, l’occupation ne parviendra jamais à éliminer complètement la résistance, pas plus qu’elle n’a réussi à stopper les tirs de roquettes depuis Gaza. »

Trafic d’armes et économie clandestine

Israël affirme que les armes destinées à la Cisjordanie proviennent principalement de réseaux de contrebande. Selon un rapport du journal Israel Today, 381 armes ont été saisies en Cisjordanie en 2023, dont 153 provenaient de la frontière jordanienne. Au premier semestre 2024, 200 armes supplémentaires auraient été interceptées. Cependant, le commerce illégal en Israël lui-même reste une source importante pour ces armes.

Mesures israéliennes contre les matières agricoles

En juin 2024, Israël a mené des campagnes en Cisjordanie visant les magasins d’engrais et de produits agricoles, accusant ces derniers d’être utilisés pour fabriquer des explosifs. Ces raids ont touché plusieurs villes, notamment Tulkarem, Salfit, Ramallah, Jéricho et Jérusalem, accompagnés de l’arrestation de plusieurs propriétaires de magasins.

Conclusion

Malgré les restrictions sévères, les factions palestiniennes continuent de développer leurs moyens de résistance en Cisjordanie, tirant parti de sources locales, d’économies souterraines et d’un savoir-faire accumulé. L’occupation israélienne, bien que puissante, ne parvient pas à éliminer cette résistance profondément enracinée, qui incarne le refus de la domination et la quête de liberté.

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